Otto Dix

« Des poux, des rats, des barbelés, des puces, des grenades, des bombes, des trous d’obus, des cadavres, du sang, de l’eau-de-vie, des souris, des chats, des gaz, des canons, de la boue, des balles, des tirs de mortier, du feu, de l’acier, c’est ça la guerre ! L’œuvre du Diable !  » Avant de connaître et de retranscrire cette horreur et cette violence, Otto DIX peignait des paysages et des autoportraits. Il est influencé par VAN GOGH, il lui emprunte la violence des traits. Otto DIX découvre VAN GOGH à la galerie Arnold en 1912.

Il a 24 ans en 1914 quand la première mondiale guerre éclate. Il a l’âge pour aller combattre. L’armée le mobilise Il reste 1 an dans un centre de formation. C’est seulement en 1915 qu’il se porte volontaire et qu’il découvre un nouveau monde. Il veut voir et vivre cette expérience de ses propres yeux. Il ne sait pas encore qu’il va vivre le traumatisme de toute une vie. Durant cette période, Otto raconte ce qu’il voit via des dessins, des croquis qu’il réalise sur des cartes postales. Il envoie ces derniers à une amie. Il dessine et peint ce qu’on ne veut jamais oser montrer. Il est un chroniqueur de son temps Otto DIX peint un passé que la société tente de dissimuler. Il exprime la stupeur de toute une génération. En 1924, il publie dans la galerie Karl NIERENDORF, galeriste et éditeur à Cologne et Berlin, un portfolio de cinquante eaux-fortes et soixante-dix exemplaires sont tirés. Ce témoignage est considéré aujourd’hui comme le plus convaincant sur les horreurs de la guerre. En réalisant ces gravures, Otto DIX fait un travail de remémoration du traumatisme qu’il a subi. Il se sert de son art pour effectuer une catharsis. Pour lui, qu’importe le nom ou l’endroit de la bataille où il se trouve, c’est toujours la même chose : un paysage de désolation et de mort. En effectuant ce portfolio, il arrive à saisir la mort et son odeur. Otto DIX plonge le spectateur dans l’horreur.